Decryptage : Cadmium et cacao
Une étude publiée en août 2025 par l’UFC‑Que Choisir a mis en lumière la présence de cadmium dans certains chocolats, en ciblant particulièrement les produits bio. Le sujet du cadmium bien connu dans la filière, nous le prenons très au sérieux chez Barre Clandestine ainsi que nos fournisseurs, qui respectent les seuils fixés par l’Union européenne avec des contrôles systématiques à l’import.
Si le sujet est réel, les imprécisions et raccourcis de cette étude méritent que nous les décryptions pour apporter toute la transparence nécessaire.
Tout d’abord, qu’est-ce que le cadmium ?
Le cadmium est un métal lourd présent naturellement dans les sols, particulièrement dans certaines régions volcaniques ou alluviales. Toutes les régions du monde peuvent être concernées, avec des teneurs variables selon les régions. En France par exemple, selon l’INRAE, la teneur naturelle des sols en cadmium est plus importante en Champagne, en Charente, en Jura ou dans les Causses. S’il est vrai que l'Amérique centrale possède au global des taux plus élevés qu’en Afrique, il existe de trop grandes variabilités au sein d’un pays et même au sein d’une région pour en faire une généralité.
La teneur en cadmium peut aussi être influencée par l’activité humaine, par exemple via les retombées industrielles ou l’usage d’engrais phosphatés.
Les plantes absorbant les éléments présents dans le sol, tous les produits agricoles ou liés aux produits agricoles sont donc susceptibles de contenir du cadmium. On peut notamment en trouver dans les abats, les mollusques, les pommes de terre, certains biscuits, les légumes à feuilles (épinards, laitue, bettes), les céréales, pains et légumineuses (riz, blé, soja), les noix et graines (amandes, noisettes, tournesols). Le cacao n’est donc pas le seul produit concerné.
Cadmium dans l'alimentation : quels risques pour la santé ?
Le cadmium est un métal lourd classé cancérigène probable par l’OMS, et il est donc important de surveiller son exposition. À fortes doses et sur le long terme, il peut affecter :
- Les reins, en altérant leur fonction.
- Les os, en favorisant la déminéralisation et le risque de fractures.
- Le système cardiovasculaire, avec un lien possible avec l’hypertension.
Pourquoi le cacao bio serait-il plus concerné ?
Les principaux cacaos bio consommés proviennent souvent d’Amérique du Sud, où les sols volcaniques sont naturellement riches en minéraux, dont le cadmium. À l’inverse, le cacao conventionnel provient majoritairement d’Afrique de l’Ouest. Ce n’est donc pas une question de méthode de culture, mais de terroir : certains sols sont naturellement plus riches en cadmium.
Dois-je continuer à consommer du Bio ?
Oui, car quelle que soit l’origine des cacaos, les sacs de fèves sont toujours contrôlés à l’entrée de l’UE selon les seuils en vigueur. De plus, la culture bio permet de limiter les apports en métaux lourds dûs aux engrais phosphatés. Par ailleurs, notons que la crise du cacao constatée aujourd’hui (cf. article crise du cacao) est justement due à une culture intensive et conventionnelle en Afrique de l’Ouest.
Chez Barre Clandestine, la plupart de nos produits sont bio, mais nous privilégions surtout la culture en agroforesterie, respectueuse des sols et des humains travaillant dans les plantations. Nous sourçons nos fèves dont nous connaissons les coopératives, notre filière est 100% traçable à la maille du terroir, contrairement à la majorité des chocolats du commerce qui, quand l'information est disponible, travaillent là la maille d’un pays (ie. un “vin de France” vous semble-t-il fiable ou louche ?).
Pourquoi vous pouvez continuer à consommer du chocolat ?
Car pour dépasser le seuil de cadmium pour une tablette de chocolat, il faudrait manger plus d’une tablette par jour ! Cette consommation serait absurde, même pour les gourmands que nous sommes. Notre approche du chocolat a toujours été de consommer moins mais mieux, surtout quand il est consommé en parallèle d’autres produits dits “cacaoté”(biscuit, bonbons, cacao en poudre), mais en réalité très sucrés, et dont la consommation peut être limitée, autant pour le goût que pour leur composition. Avant de consommer un produit chocolaté, la question est : dois-je continuer à consommer du chocolat dont l’origine est incertaine ou non précise ? Dois-je consommer des chocolats issus d’une culture intensive des sols et d’exploitation des humains ? Dois-je consommer un chocolat qui ne m’apportera pas de plaisir gustatif ?
Le chocolat noir a aussi des bienfaits
Il est utile de rappeler que le chocolat noir est reconnu pour ses bienfaits sur la santé : il est riche en polyphénols antioxydants, qui peuvent exercer un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires, faire baisser une tension trop élevée et augmenter le bon cholestérol (HDL). Ces mêmes antioxydants contribuent également à la protection contre les cancers et le vieillissement des cellules.
De plus, le chocolat déclenche la sécrétion d’endorphines dans le cerveau, induisant une sensation de bien-être et réduisant le stress.
Conclusion : sincérité et la transparence au coeur de la démarche bean to bar
Le cadmium est un sujet connu et pris très au sérieux chez Barre Clandestine. Depuis nos débuts, avec nos fournisseurs, nous sélectionnons rigoureusement nos cacaos pour éviter tout lot présentant des niveaux de cadmium qui ne seraient pas conformes aux normes européennes.
- Chaque lot de fèves est soumis à des analyses systématiques (les analyses sont disponibles sur simple demande)
- Tout lot ne respectant pas les seuils réglementaires est refusé à l’importation
- Nous garantissons une transparence totale sur l’origine et la traçabilité de chaque fève, à la maille de la plantation !
Ainsi, pour savourer le chocolat en toute confiance :
- Privilégier la qualité : choisissez des chocolats bean-to-bar, transparents sur leur filière, pour allier plaisir et sécurité.
- Varier votre alimentation : savourez le chocolat dans le cadre d’une alimentation diversifiée, riche en fruits, légumes et produits de qualité.
- Varier les terroirs : découvrir des chocolats issus de différentes origines permet de profiter de profils aromatiques variés tout en limitant le risque d’exposition cumulée.
Sources : Inrae, Anses, UFC Que choisir